Dans les Mauges, LACROIX inaugure la « 1ère usine d’assemblage électronique du futur »

Le groupe d’électronique Lacroix inaugurait le 8 septembre 2022, Symbiose, sa nouvelle « usine du futur », située à Beaupréau-en-Mauges (Maine-et-Loire). Vincent Bedouin, son PDG, la présentait comme le symbole du renouveau industriel en France de la filière électronique.

Inauguration usine symbiose

Inauguration de la « 1ère usine d’assemblage électronique du futur »

Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’Industrie ; Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance ; Frédérique Le Grevès, CEO de STMicroelectronics France ; Christelle Morançais, présidente du Conseil Régional des Pays de la Loire… Tous avaient fait le déplacement à Beaupréau-en-Mauges (Maine-et-Loire) le 8 septembre dernier pour féliciter Vincent Bedouin, CEO du Groupe LACROIX et ses équipes, à l’occasion de l’inauguration de la nouvelle usine Symbiose de 19 000 mètres carrés du groupe, spécialisé dans l’assemblage en sous-traitance de cartes électroniques.

L’investissement de 25 millions d’euros permettra à l’industriel, à l’étroit dans ses anciens locaux vétustes de Saint-Pierre-Montlimart (Montrevault-sur-Èvre), de développer ses activités, tout en gagnant en productivité. D’une capacité annuelle de pose de composants sur cartes électroniques de 500 000 composants dans l’ancien site, elle est à Symbiose de 500 000 composants par mois. Ainsi, cette « usine du futur », en avance sur sa feuille de route, emploie aujourd’hui 460 collaborateurs (50 recrutements sont en cours) et affiche un objectif de 100 millions d’euros de chiffre d’affaires au plus tard en 2027, contre 60 millions cette année. « Notre carnet de commandes n’a jamais été aussi plein et il y a un taux de réussite sur nos devis que je n’ai jamais vu depuis 2005, explique le PDG.

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Il y a un vrai engouement et un alignement de planètes entre des industriels qui ne veulent plus dépendre d’approvisionnements qui viennent d’Asie pour l’assemblage de leurs produits et de l’autre une vraie politique RSE avec des objectifs carbone à atteindre… ».

Pour parvenir à cet objectif, le groupe s’appuie notamment sur le savoir-faire d’industriels français comme Exotec, première licorne industrielle française qui conçoit des solutions robotiques pour la préparation de commandes de grands volumes. Les 7 robots Skypod opérationnels à Symbiose permettent de gagner en productivité, de réduire les facteurs de pénibilité et de diminuer les risques d’accidents du travail. Notamment, la nouvelle technologie « double deep » permet d’accroître la densité des racks de 20 % par rapport à un système classique. Un investissement de 1,5 million d’euros soutenu à hauteur de 400 000 euros.

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Usine Symbiose« C’est un plaisir pour moi d’être sur ce territoire des Mauges, qui a un long passé industriel, déclarait d’entrée le ministre Roland Lescure au cours de la visite. La filière de l’électronique est fondamentale, c’est une filière d’avenir. Œuvrer pour une industrie électronique plus forte, c’est œuvrer pour une industrie française plus forte et plus souveraine ».

Le projet a pu notamment voir le jour dans le cadre du plan de relocalisation de l’industrie en France. L’Etat, via la Banque publique d’investissement Bpifrance (fonds SPI), a ainsi investi une quarantaine de millions d’euros dans le groupe, autant pour cette usine que pour son prochain déploiement à l’international, suite au rachat de l’EMS Firstronic aux Etats-Unis fin 2021. « C’est en transformant nos industries vers ce modèle que nous les rendrons plus conquérantes et qu’elles retrouveront naturellement leur place centrale dans notre économie », a précisé Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance, qui rappelait que le Fonds SPI, lancé en 2014 (et rechargé à hauteur de 1 milliard récemment), avait déjà permis la création de 20 usines en France.

De plus en plus compétitifs face à la Chine

Le PDG Vincent Bedouin s’est quant à lui félicité du renouveau industriel de la filière en France (également vice-président du Comité stratégique de filière), secteur vu jusqu’ici davantage comme un symbole de la délocalisation… « Avec cette nouvelle usine Symbiose, grâce à l’automatisation, nous devenons compétitifs pour fabriquer des produits à gros volumes réalisés aujourd’hui en Chine, notamment dans la cryptomonnaie et la cybersécurité. L’électronique du mécanisme de motorisation des stores roulants est également un de ces exemples. Nous allons aussi designer des produits pour nos clients, notamment dans les objets connectés pour accélérer leur time-to-market…

Toutefois, tous les produits ne pourront pas être relocalisés en France. C’est le cas des produits à très gros volumes d’équipements grand public comme les téléphones mobiles ou les écrans plats, qui ne se fabriquent plus en Europe. Ici, nous ciblons des clients qui sont plutôt en croissance et qui répondent à des enjeux sociétaux (RSE). Aujourd’hui, la résilience de la supply chain plaide pour une relocalisation des outils industriels au plus près des marchés finaux. Mais nous restons encore très dépendants de nos approvisionnements… Tout l’enjeu pour notre filière est donc une course contre la montre pour se redoter de capacités en matière de composants. Il nous faut plusieurs sources en fonction de l’origine des composants ; d’où tout le travail que l’on veut développer de design des produits avec nos clients… ».

Face à la pénurie de talents dans le secteur, Lacroix prévoit prochainement de construire un centre de formation afin d’accompagner la croissance de ses activités. Le dirigeant se félicite enfin des projets en cours en France que ce soit à Crolles (STMicroelectronics) ou dans le Loiret (All Circuits) : « Nous avons un enjeu de taille critique globale de l’industrie en Europe pour être compétitif », conclut-il.

L’ancien site, cédé à la Communauté des Mauges, sera quant à lui, transformé en un tiers-lieu de formation d’innovation et d’expérimentation.

LACROIX, une ETI familiale cotée

Le groupe conçoit et fabrique les équipements électroniques pour les produits de ses clients, ainsi que des solutions IoT (hardware, software & cloud) et IA, notamment pour les filières de l’industrie, automobile, domotique, avionique et de la santé. Il fournit également des solutions connectées et sécurisées pour la gestion d’infrastructures critiques telle que la voirie intelligente (éclairage public, signalisation, gestion de trafic, V2X), ainsi que pour la gestion et le pilotage des infrastructures d’eau et d’énergie. Son chiffre d’affaires en 2021 s’est élevé à 501,5 millions d’euros (+13,7 %).