[🎥Plus Forts Ensemble] avec Christel Heydemann présidente de Schneider Electric

[Plus forts ensemble] Christel Heydemann, présidente de Schneider Electric France et présidente du groupement des entreprises de la filière électronumérique française (Gimelec) revient sur la situation unique de l’industrie française en Europe et sur les questions qu’elle doit se poser rapidement.

La situation de l’économie française n’en finit pas d’interroger. Après plusieurs semaines de crise, un constat se dégage : la France a été « plus » à l’arrêt que ses voisins. « Nous sommes tous un peu surpris et nous essayons de comprendre » remarque ainsi Christel Heydemann, présidente de Schneider Electric France et du Gimelec.

« Les industriels et le secteur de la construction sont dans des situations bien différentes entre Europe du Sud et du Nord, du fait de la situation sanitaire différente, mais quand on compare la France avec l’Espagne et l’Italie, on voit des niveaux d’activité qui ont été bien plus bas en France » pointe-t-elle avant d’appeler : « C’est très préoccupant de voir que l’on a des usines en France qui tournent uniquement pour l’export, cela ne peut pas tenir dans la durée, il faut rétablir une activité minimum avec les bonnes mesures sanitaires ».

Dans une économie frappée de plein fouet par un double choc sur l’offre et la demande, l’industrie française s’est cependant démarquée par sa mobilisation collective. « La crise a mis en lumière de nombreux industriels, avec une prise de conscience de ces métiers et de leur interdépendance aux yeux des français. Nous avons eu par exemple beaucoup de volontaires chez Schneider Electric pour accompagner la montée en puissance de la fabrication en urgence de respirateurs en consortium avec Air Liquide. Les usines tournent, les volontaires ont été formés et sont très fiers de ce travail » détaille Christel Heydemann.

La situation pourrait aussi être une opportunité majeure estime-t-elle dans une note d’optimisme. « Il faut tirer les leçons de cette crise, de ce qui a bien fonctionné ou non, pour porter l’industrie 4.0 » analyse-t-elle. Les sujets à traiter sont nombreux : « La réflexion sur la relocalisation est indispensable, mais elle sera tirée par les questions de demande, d’agilité, d’innovation, de savoir-faire. […] Cela passera par une accélération de la transformation numérique ».

Et la présidente de Schneider Electric en France se réjouit également de l’apprentissage rapide dont ont profité les industriels sur la question de la transition énergétique pendant la crise. « Nous avons vécu une situation unique et nous allons pouvoir tirer beaucoup d’enseignements des données de consommation que nous avons et les confronter aux modèles que l’on avait jusqu’à présent » conclut-elle.