Labellisée Numérique Responsable niveau 2 depuis 2022, la municipalité, située dans la Nièvre, déploie de nombreuses initiatives pour réduire l’empreinte environnementale des technologies de l’information et de la communication.

Depuis octobre 2022, la ville de Nevers est titulaire du label Numérique Responsable niveau 2. Ce dernier lui a été attribué pour une durée de trois ans par l’Institut du Numérique responsable (INR) et l’agence Lucie, cofondatrice de cette certification en 2019. La municipalité, située dans la Nièvre, est la première collectivité française à l’avoir obtenu.

Ce label vient consacrer une politique initiée il y a plus de deux ans qui vise à déployer un territoire « numérique responsable ». L’objectif affiché par la municipalité est de réduire l’empreinte écologique des technologies de l’information et de la communication (TIC) qu’elle utilise.

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« C’est une véritable fierté vis-à-vis des agents de la Direction mutualisée du territoire numérique responsable (DTNR) de la ville de Nevers et de Nevers Agglomération, engagés depuis de nombreuses années sur ces thématiques et dont l’expertise est désormais reconnue nationalement grâce à cette certification », indique Bertrand Couturier, Adjoint au Maire délégué aux mobilités, au stationnement et à l’économie sociale et solidaire.

Allonger la durée de vie du matériel informatique et traquer les fuites dans le réseau d’eau

Un des premiers projets dans lesquels la ville de Nevers s’est lancée est de réduire l’impact environnemental de ses matériels informatiques en réparant, réutilisant, achetant d’occasion et en privilégiant les équipements éco-conçus. La durée de vie des ordinateurs a ainsi été prolongée à sept ans, au lieu de cinq en moyenne pour un ordinateur de bureau. Et trois ans pour un ordinateur portable. Lorsque les capacités deviennent trop limitées pour un usage professionnel, l’ordinateur est reconditionné, de préférence par une entreprise locale. Il peut ainsi continuer à servir, pour une association par exemple.

Autre projet phare initié par la municipalité : l’exploitation, grâce à l’IA, des données issues des capteurs disséminés sur les 360 km de réseaux d’eau de Nevers Agglomération pour réduire le gaspillage d’eau potable. Ce projet a été mené avec le groupe Lacroix. « La plupart des données viennent de capteurs – de pression, de débit – déjà installés depuis des années sur le réseau, et de données techniques. Nous avons en quelque sorte mixé des données chaudes et froides, le but étant de maximiser l’exploitation de toutes les données disponibles sans rajouter d’autres capteurs », déclare Stéphane Gervais, EVP Innovation Stratégique au sein du groupe Lacroix.

Les bénéfices de ce projet se mesurent tout d’abord en temps gagné pour analyser les données. « Si l’on se concentre sur le temps passé par les opérateurs du réseau d’eau, les gains sont de 96 %. On est en effet passé de deux heures par jour précédemment à quelques minutes aujourd’hui. Rien qu’en prenant en compte ce temps d’analyse économisé, le retour sur investissement est obtenu sur une année. Ensuite, la réduction des pertes en eau potable se situe entre 25 et 50 %. Cela se traduit aussi par une économie en énergie dépensée pour la production d’eau potable qui peut aller jusqu’à 50 %, ce qui représente un montant annuel de 100 000 euros », complète Stéphane Gervais.

Grâce à l’analyse des données, la ville de Nevers est par ailleurs parvenue à anticiper les travaux de maintenance effectués sur son réseau d’eau. « À partir de l’étude des données disponibles, nous nous sommes rapidement aperçu qu’il existait des comportements visibles avant qu’une casse ne survienne. Dans les faits, le modèle d’IA apprend en fonction du contexte, mais aussi grâce à la connaissance des experts. En quelques semaines, nous sommes arrivés à créer un modèle qui assiste les agents dans leur travail au quotidien et qui leur permet de se concentrer sur la prise de décision », note Stéphane Gervais.

Sécuriser la circulation des piétons et cyclistes

En 2021, la ville de Nevers a également lancé une expérimentation ayant pour objectif de sécuriser la circulation des piétons et cycliste, en partenariat avec la société Colas. La solution « Flowell » est installée sur sept zones de la ville. Cinq zones concernent des traversées piétonnes et deux zones concernent des traversées vélos.

Les passages piétons incrustés de LED sont programmés pour s’allumer en fonction des situations rencontrées. Plusieurs outils de détection (caméras thermiques, capteurs de vitesse, détecteurs de présence) sont installés et réglés pour obtenir une vue d’ensemble des usagers aux abords des traversées piétonnes et vélos. Ces systèmes permettent au dispositif de se déclencher lorsqu’un piéton ou un cycliste est détecté.

Lorsqu’un piéton se présente dans une zone concernée, la ligne à effet de passage piéton s’allume pour signaler aux automobilistes un danger.  S’il n’y a pas de véhicule, un simple cheminement piéton apparaîtra. En présence d’un véhicule, le cheminement et le passage piéton s’allument pour mieux sécuriser la traversée. Deux croisements cyclistes sur cette même avenue sont également équipés de ce dispositif qui s’adapte en fonction des priorités des circulations.

Parmi les autres objectifs poursuivis par la municipalité : utiliser le numérique pour faciliter l’inclusion numérique et l’accessibilité, et réduire l’impact social des autres activités (e-accessibilité et protection des données). Le label Numérique Responsable génère des effets bien au-delà du seul « service informatique », depuis les ressources humaines (adaptation des postes de travail) jusqu’à la médiathèque pour faciliter les recherches documentaires, en passant par les achats publics pour rationaliser les dépenses.