Otherwise prône l’assurance collaborative

La start-up Otherwise lancera début 2018 une offre d’assurance collaborative sur l’automobile en partenariat avec Altima, filiale de la Maif. Un mode de souscription qui se développe en Europe depuis quelques années.

Raphaël Berger et Cécile Merine ont fondé Otherwise pour transformer la relation client en assurance. ©Otherwise

Raphaël Berger et Cécile Merine ont fondé Otherwise pour transformer la relation client en assurance. ©Otherwise

Un nouveau segment de l’assurance devient collaboratif. La start-up Otherwise a élaboré avec Altima, filiale de la Maif, un contrat dédié à l’automobile, disponible dans quelques semaines. Son objectif : renforcer la prévention routière auprès des assurés.

Avec ce produit d’appel, la start-up complète son offre, après avoir lancé une complémentaire santé en mars dernier avec Thélem Assurances, et visé un marché de niche en octobre avec une mutuelle pour chiens et chats en partenariat avec Generali.

Le principe de l’assurance collaborative est de créer un groupe d’une centaine d’individus ayant un intérêt commun en mutualisant leurs paiements. Les cotisations sont divisées en deux parties – les taxes et les primes de risque – la seconde étant redistribuée aux assurés en fin d’année si tout n’a pas été utilisé pour régler les prestations en cas de sinistre.

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« Ce mécanisme sonne la fin de l’assurance à fonds perdus : il responsabilise les assurés tout en leur permettant de bénéficier de la mutualisation », explique Cécile Mérine, cofondatrice et directrice général de la start-up. Selon elle, ce système est essentiel à une époque où le consommateur « devient acteur ». L’assuré a ainsi la possibilité d’agir sur sa prime en veillant à éviter les sinistres.

Otherwise travaille sur ce concept d’assurance collaborative depuis 2015. « J’ai la conviction que l’on peut changer le regard des Français sur l’assurance : ils ne comprennent pas ce qui se passe au niveau de leur prime, ils prennent donc une assurance par obligation et avec méfiance, observe Cécile Mérine. L’objectif avec un système collaboratif est de réinventer le métier et de lui redonner un visage humain en partant des ingrédients de base. » L’idée est aussi de modifier la relation client avec une position d’assureur de proximité.

Une offre favorisée par la technologie

L’assurance collaborative émerge en France, et dans le monde. En Allemagne, Friendsurance a été l’une des premières à se lancer il y a sept ans. Aux États-Unis, la jeune pousse Lemonade s’est placée sur le secteur de l’habitation fin 2016, tandis que le site britannique Bought By Many a opté pour une couverture santé chien pour une race en particulier. La Nouvelle-Zélande s’est également mise à la page avec PeerCover.

Ce secteur apporte de nombreuses opportunités pour les start-up de l’AssurTech, à l’image de Wecover, qui propose aussi une assurance automobile collaborative. « Grâce à la technologie, nous entrons dans une nouvelle ère basée sur une personnalisation accrue des offres et des services », souligne Brice Le Houréou, l’un des fondateurs de Wecover. Pour tous ces acteurs, la technologie est l’élément qui va révolutionner le secteur en transformant l’expérience utilisateur, c’est la raison pour laquelle le développement d’offres digitales reste leur priorité.

Le Baromètre French Tech : le pouls des partenariats entre start-up et grands groupes français

Si le « pourquoi » travailler avec des start-up est, en 2017, communément admis et intégré aux agendas stratégiques des grands groupes français, il reste encore à débloquer la question du « comment » et du « combien ». Près de 20 % des répondants montrent la voie en dédiant une ligne start-up dans leur budget, avec toujours l’adhésion massive de leurs dirigeants. La Maif est un des 41 groupes analysés dans cette étude.

Le rapport complet ici

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