A #Vivatech2022, Engie veut un monde « durable »

Pour le leader de la transition énergétique, il faut « innover ensemble pour un monde durable ». VivaTech2022 est ainsi l’occasion de faire découvrir solutions, offres et start-ups soutenus par le groupe, qui répondent aux enjeux de la transition énergétique. Entretien avec Olivier Sala, nouveau Vice-Président de la Recherche et de l’Innovation d’Engie.

Olivier Sala, Vice-Président de la Recherche et de l’Innovation d’Engie

Olivier Sala, Vice-Président de la Recherche et de l’Innovation d’Engie

A #Vivatech2022, Engie innove dans les énergies renouvelables avec un programme tourné autour de cinq grandes thématiques que sont les gaz renouvelables, l’électricité renouvelable, le digital à impact positif, l’innovation au service des territoires et des industries et les solutions innovantes pour les particuliers.

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L’occasion d’échanger avec Olivier Sala, nouveau Vice-Président de la Recherche et de l’Innovation d’Engie et de revenir sur son objectif de faire participer toutes les parties prenantes du groupe, internes ou externes, à la recherche de nouvelles énergies et au respect de ses objectifs en matière de net zéro carbone, grâce à l’open innovation et au partage des connaissances et solutions de ses partenaires. VivaTech2022 est ainsi le RDV pour le leader de la transition énergétique de dévoiler une quinzaine de solutions, offres et start-ups soutenus par le groupe, qui répondent aux enjeux de la transition énergétique.

En matière d’innovation, l’énergéticien intervient sous plusieurs formes. Il dispose notamment d’une filiale de capital-risque « Engie New Ventures », dotée d’un fonds de 180 millions d’euros, qui soutient les start-up développant des technologies pour numériser, décarboniser et décentraliser l’industrie de l’énergie. « L’objectif est de prendre une participation minoritaire, entre 1 et 5 millions d’euros, dans les start-up du monde de l’énergie, qui présentent soit l’intérêt de disposer de technologies d’avant-garde, soit des solutions matures et complémentaires à nos business historiques. A ce jour, le groupe compte 26 start-up dans son portefeuille au niveau mondial en lien direct avec les métiers », détaille Olivier Sala.

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Le deuxième levier important en matière d’innovation pour le groupe est l’incubation. « Nous partons d’idées que nous essayons de transformer en opportunités de nouveaux business, en allant du prototypage à leur éventuelle réintégration dans le business au sein d’Engie ou à l’extérieur du groupe, ou en partenariat », poursuit l’expert.

Le groupe dispose enfin d’un studio d’innovation afin de concevoir des offres de services plus différenciantes et plus innovantes que ce qu’Engie ferait dans son cœur de métier habituel. « Nous disposons d’un incubateur à Paris et un autre à Singapour », précise celui qui juge l’écosystème des start-up plus mature aujourd’hui, avec un niveau de contenus scientifiques et technologiques de très bon niveau.

En termes de management de l’innovation, le groupe tient également à encourager, valoriser et accompagner toutes celles et ceux qui contribuent à innover en interne, via une interface tournée également vers le monde extérieur, et notamment les start-up. D’où l’intérêt d’être présent sur le salon Vivatech, incarnation de l’écosystème d’innovation français et international et ce « dans un contexte où l’objectif du groupe est de permettre la bascule vers la neutralité carbone à horizon 2050. »

« Engie a donc un rôle significatif à jouer pour y parvenir, explique Olivier Sala. Pour rendre cette bascule possible, il va falloir mobiliser des technologies, en partie encore inexistantes à l’échelle et au bon niveau de compétitivité… Les enjeux en matière de recherche et d’innovation sont donc nombreux sur les prochaines années pour Engie qui, par sa présence à Vivatech, montre que la collaboration est essentielle en matière d’innovation et de recherche. »

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L’importance des molécules vertes

La présence du groupe sur le salon est organisée autour de cinq thématiques (voir encadré). « Il est clair que la transition énergétique va nécessiter de gros efforts en termes d’efficacité énergétique… Et seule l’énergie que l’on est capable de produire de manière décarbonée est ce que l’on appelle l’électricité renouvelable. Aussi, tout ce qui peut être électrifié doit l’être, d’où l’enjeu de l’électrification massive dans la mobilité, l’industrie… Pour y parvenir, l’effort de production d’accroissement des capacités d’énergies renouvelables est donc considérable et ce sont diverses offres que nous présentons à Vivatech, explique le dirigeant.

Autre levier, ce sont les molécules vertes (ou bas carbone) pour répondre aux besoins d’électrification d’un certain nombre d’usages pour lesquels nous n’avons pas encore de réponse, par exemple dans la mobilité lourde (camions, avions, porte-containers…).

Dans ces cas précis, il faut aller chercher du gaz, du gaz naturel liquéfié ou des fiouls de synthèse (fabriqués à partir d’hydrogène). Ce monde des molécules vertes (ou molécules de synthèse) est donc très important pour produire de nouveaux gaz et c’est ce que nous illustrons par exemple sur Vivatech avec les solutions des start-up Ineratec et H2SITE (voir ci-dessous), deux technologies expérimentales sur lesquelles nous travaillons en terme prospectif. »

A noter ce matin la table-ronde, Emerging Sustainable Technologies, sur le stand Engie, en présence d’Olivier Sala, Group Vice President Research & innovation et Elodie Lecadre-Loret, Science program manager – Research & Innovation Department et Erik Orsenna, économiste & écrivain. Y sera présenté notamment le premier rapport de la Direction scientifique du groupe « Emerging Sustainable Technologies », destiné à identifier et à mieux comprendre une douzaine de technologies durables émergentes (à horizon long) qui peuvent transformer et accélérer la transition énergétique, avec un focus dédié à l’hydrogène naturel, l’expansion du photovoltaïque à tous les supports et le cycle de vie des pales éoliennes. Il sera fait également un retour sur ce que le groupe avait déjà relevé précédemment pour voir leur évolution.

Présentées à Vivatech, voici quelques technologies émergentes identifiées au cours de ces cinq dernières années par le groupe, qui ont depuis gagné en maturité.

GAZ RENOUVELABLES

  1. H2SITE : cette start-up espagnole produit de l’hydrogène renouvelable décentralisée, pour les petits et moyens industriels et le secteur de la mobilité, à l’aide de réacteurs à membranes polyvalents alimentés en matières premières telles que l’ammoniac (NH3), l’acide formique (H2CO2), le biométhane (CH4) ou encore le méthanol (CH3OH).
  2. Ineratec : cette startup allemande développe des petites unités de production modulaires qui transforment l’hydrogène vert issu de l’électricité renouvelable et le CO² issu de la biomasse ou capturé, en carburants synthétiques neutres en carbone, comme l’e-méthane, l’e-diesel, ou l’e-kérosène.
  3. Gaya: cette plateforme expérimentale de méthanisation permet de produire du méthane renouvelable à partir de biomasse sèche, c’est-à-dire des déchets naturels, en particuliers ceux issus des forêts (écorces et plaquettes de bois), pour ensuite effectuer une conversion thermochimique de ces matières premières. Le biométhane obtenu peut être injecté dans le réseau de gaz ou être utilisé en tant que carburant vert.

ELECTRICITE RENOUVELABLE

  1. Connected Energy: cette start-up britannique déploie des systèmes de stockage d’énergie à l’échelle industrielle destinée à utiliser des batteries de véhicules électriques de seconde vie.
  2. Raptor Maps: cette start-up américaine propose un logiciel de gestion du cycle de vie des centrales solaires. Il permet aux entreprises et industriels du secteur solaire photovoltaïque de standardiser la collecte et l’analyse des données de leurs centrales et d’améliorer leur performance tout au long du cycle de vie des actifs, depuis le financement et le développement jusqu’à l’exploitation-maintenance.
  3. Darwin: cette plateforme collecte les données des parcs éoliens, solaires, hydroélectriques et biogaz du Groupe. Ces données sont croisées avec d’autres data afin d’aider les équipes opérationnelles à améliorer leurs revenus et à maitriser leurs coûts pour accélérer la transition vers un mix énergétique plus vert.
  4. SolEye by ENGIE Green: solution digitale inédite qui permet de récupérer rapidement des données de ressource solaire pour tous types d’installation photovoltaïque en Europe, en couplant des algorithmes d’intelligence artificielle avec le traitement d’images satellitaires. En un clic sur une carte, SolEye fournit des données d’une rare précision, à un coût quasiment nul grâce à l’utilisation de données Open Data.

DIGITAL & HIGH TECH

  1. Vyntelligence : cette start-up britannique a mis au point une solution technique axée sur la capture de données par le biais de la vidéo. Sa technologie d’intelligence artificielle aide les entreprises à interpréter, à analyser et à mettre en œuvre efficacement leurs données.
  2. Dataiku : plateforme d’Analytique et de Data Science centralisée, accompagne les organisations dans leur transition vers l’intelligence artificielle d’entreprise. Elle réunit à la fois les experts data et les métiers, fournit des référentiels des meilleurs pratiques/modèles et offre des outils innovants pour la gestion et le déploiement du Machine Learning et de l’IA.
  3. NOUVEAU ! Coopération d’Energy Web Foundation et ENGIE Energy Access : plateforme de financement participatif basée sur les cryptomonnaies et la technologie blockchain pour accélérer l’accès à l’électricité en Afrique subsaharienne. Ce qui augmentera les options et les montants de financement externe d’Engie tout en réduisant les coûts de financement des prêts à la clientèle.

INFRASTRUCTURES TERRITOIRES / INDUSTRIES 

  1. Siradel est une filiale d’Engie qui produit des jumeaux numériques 3D des villes et des plateformes de visualisation 3D collaboratives.
  2. Heliatek produit des films photovoltaïques destinés aux bâtiments. Elle a conçu le premier film photovoltaïque organique (OPV) de qualité industrielle au monde qui permet aux bâtiments d’afficher une consommation énergétique neutre. Sa technologie utilise des molécules à base de carbone pour convertir la lumière du soleil en énergie. Cette méthode permet de créer des solutions photovoltaïques ultralégères, flexibles et 100 % écologiques.
  3. Lancey Energy Storage : cette startup grenobloise développe des solutions pour démocratiser le stockage d’énergie et favoriser l’autoconsommation des bâtiments, tout en luttant contre la précarité énergétique.

OFFRES AUX PARTICULIERS

  1. Mon Pilotage Gaz : Destiné aux clients gaz d’Engie, cette solution permet de contrôler son chauffage au gaz naturel selon son budget et le niveau de confort souhaité. Le capteur gaz mesure les consommations de gaz naturel. Associé au Thermostat Intelligent Netatmo et à son relais, ils pilotent la chaudière gaz, mesurent la température intérieure du logement et gèrent le planning de son chauffage…
  2. Mon Pilotage Elec : pilotage à distance et en temps réel, pièce par pièce, des radiateurs électriques déjà présents dans un logement. Outil au service de la transition énergétique, la solution pratique « l’effacement », c’est-à-dire de décaler volontairement sa consommation de chauffage de quelques minutes pour « soulager » le réseau électrique national lorsqu’il est le plus sollicité, au moment des pics de consommation tels que la fin de journée ou les périodes de grand froid.
  3. Ma Conso + : solution connectée pour suivre en temps réel sa consommation électrique et connaître les appareils les plus énergivores. Fondé sur une solution qui allie un Émetteur Radio Linky (ERL) élaboré en partenariat avec Netatmo, le spécialiste des objets connectés, un compteur Linky™ et une technologie d’analyse des données de consommation, ce service permet de mieux adapter ses habitudes de vie.

 

Le parcours d’Olivier Sala, Group Vice President Research & innovation chez Engie

Olivier Sala vient de prendre la responsabilité de la recherche et de l’innovation pour l’ensemble du groupe Engie. Cet ingénieur de l’Université de Technologie de Compiègne (1993) et diplômé de l’Essec (1996) a débuté sa carrière chez Air Liquide avant d’évoluer dans le conseil chez AT Kearney, puis au Boston Consulting Group. Il a intégré Engie, en 2005, pour construire la direction marketing de Gaz de France dans le contexte d’ouverture à la concurrence du marché français de l’énergie.

En 2008, il est nommé directeur commercial pour le marché français des particuliers et des professionnels. Il rejoint Gaz Electricité de Grenoble, en 2011, en qualité de directeur général en exerçant également les fonctions de président du syndicat professionnel des entreprises locales d’énergie et celles de vice-président de l’Union française de l’électricité. En avril 2015, Olivier Sala est nommé directeur général d’Engie IT. Depuis le 1er août 2018, il occupait le poste de directeur général d’Engie Digital.